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Guy Philippe porté par les manifestants du dimanche 7 mars.
Des milliers de Haïtiens manifestent pour réclamer le procès d’Aristide

8 mars 2004

PORT-AU-PRINCE (AP) -- Plusieurs milliers de Haïtiens ont défilé dimanche dans les rues de Port-au-Prince pour célébrer le départ du président Jean-Bertrand Aristide et réclamer son procès pour corruption, tandis que les partisans d’Aristide reportaient leur propre manifestation à lundi.

La police haïtienne et les soldats américains et français s’étaient postés sur le parcours du défilé, prêts à s’interposer entre les deux camps. Mais cette protection n’a pas empêché que n’éclatent des tirs, dont on ignorait dans l’immédiat le ou les auteurs. Au moins cinq personnes ont été blessées. Les Marines ont ensuite commencé à patrouiller autour du Palais national, secteur où se déroulait la manifestation. Pendant ce temps, le « Conseil des sages » récemment nommé devait se réunir dans la capitale pour la troisième journée consécutive afin de proposer le nom d’un nouveau Premier ministre.

Ces sept « sages » ont été désignés par un comité tripartite composé de représentants de l’opposition, du parti Lavalas du président déchu et de la communauté internationale. Les autorités attendent une décision pour mardi.

En République centrafricaine, le ministre des Affaires étrangères Charles Wenezoui a lu un communiqué attribué à l’ancien président haïtien : « Chers journalistes, au moment opportun, j’aurai la possibilité (...) de répondre à vos questions », a-t-il lu sur la petite carte qui venait de lui être tendue par l’épouse d’Aristide, Mildred, devant la presse. « On s’occupe bien de nous à la présidence », a-t-il poursuivi. A la question de savoir si son mari était en bonne santé, Mildred Aristide a hoché la tête en signe d’assentiment. A celle sur un éventuel emprisonnement du couple, elle a simplement soupiré.

A Port-au-Prince, de nombreux Haïtiens ont une nouvelle fois manifesté leur joie, une semaine après le départ de leur président. La police a escorté les manifestants tandis qu’en queue de cortège, des Marines les suivaient dans des véhicules Humvee équipés de mitraillettes et de gaz lacrymogène, de même que deux camions de légionnaires français.

Des milliers de personnes ont défilé en scandant le slogan « Jugez Aristide ! Emprisonnez Aristide ! » Des pancartes exigeaient également l’arrestation d’autres responsables du gouvernement toujours installés en Haïti, comme le Premier ministre Yvon Neptune. « Nous devons juger toutes les personnes qui ont volé et détruit ce pays », a expliqué une femme.

Certains s’en sont également pris à la force internationale. « De l’aide, oui, une occupation, non », ont plaidé les manifestants. Les Marines avaient d’ailleurs allégé le dispositif de surveillance à proximité du palais présidentiel et du cabinet du Premier ministre, pour éviter toute confrontation. Au total, près de 2.000 soldats étrangers se trouvent désormais en Haïti. A l’extérieur de Port-au-Prince, où les troupes américaines et légionnaires français se sont déployés, des groupes de rebelles disparates ont affirmé qu’ils ne rendraient pas les armes tant que les partisans d’Aristide n’auraient pas fait de même. Guy Philippe a demandé mercredi à ses hommes de déposer les armes, mais à Cap-Haïtien, les rebelles ont déclaré ne pas avoir reçu ce message. Les habitants ont rapporté que des hommes armés continuaient à arpenter les rues la nuit, notamment pour empêcher le pillage de certaines maisons. Le désarmement n’est qu’une des nombreuses questions auxquelles est confronté le pays, qui attend de connaître son nouveau Premier ministre.