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Le général haïtien à la retraite, Hérard Abraham, 63 ans, commandant en chef de l'armée en 1990, appelle le président Jean Bertrand Aristide à démissionner.
Dans une declaration lue sur Radio Métropole, le lundi 23 février 2004, M. Abraham a indiqué qu’ "En février 2004, la nation haïtienne est exposée à une catastrophe par l'entêtement d'un seul homme"… "Le pr‚sident Aristide ne contrôle plus le pays et ne peut organiser des élections libres".
Selon des informations circulant à Port-au-Prince, Hérard Abraham serait un des hommes que les Etats-Unis envisageraient de soutenir en cas de renouvellement du pouvoir en Haïti.
M. Abraham , actuellement à Miami qui a participé à une manifestation anti-Lavalas, le 20 février à Fort Lauderdale, souhaite que la communauté internationale facilite une issue à la crise par le départ du chef de l'Etat.
Pour assurer un climat de paix en vue du renforcement de la démocratie, l’ex-commandant en chef propose la restructuration des forces de sécurité. "Ainsi les forces armées d'Haïti restructurées et la police nationale réorganisée accompliront leur mission avec un gouvernement de transition", a-t-il fait savoir.
Hérard Abraham est considéré comme une personnalité modérée. Il avait assumé le pouvoir du 10 au 13 mars 1990, à la chute du général-président Prosper Avril renversé par la rue et le gouvernement américain.
Il avait alors remis le pouvoir le 13 mars à la présidente provisoire issue de la Cour de cassation Ertha Pascal-Trouillot, en prononçant une phrase restée célèbre dans le pays: "Madame, l'armée est à vos ordres".
Contraint à la démission en 1991 sous la première présidence de Jean Bertrand Aristide, il avait quitté l'armée pour être remplacé par le général Raoul Cédras. En septembre de la même année, M. Cédras allait déclencher contre le president un coup d'Etat sanglant, le forçant à trois ans d'exil.
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