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Le chanteur populaire Michel Martelly a prêté serment samedi 14 mai à Port-au-Prince, devenant le 56e président d'Haïti, un pays dont les habitants, toujours marqués par le séisme de janvier 2010, attendent avidement le changement qu'il n'a cessé de promettre durant sa campagne. "Je jure devant Dieu et devant la nation d'observer fidèlement la constitution et les lois de la République", a promis le chanteur de 50 ans, la main droite levée, dans un bâtiment de bois construit pour l'occasion dans le centre de la capitale haïtienne.
Michel Martelly investit président d'Haïti

14 mai 2011           
                                 

PORT-AU-PRINCE, Haiti — Le chanteur populaire Michel Martelly a prêté serment samedi 14 mai à Port-au-Prince, devenant le 56e président d'Haïti, un pays dont les habitants, toujours marqués par le séisme de janvier 2010, attendent avidement le changement qu'il n'a cessé de promettre durant sa campagne. "Je jure devant Dieu et devant la nation d'observer fidèlement la constitution et les lois de la République", a promis le chanteur de 50 ans, la main droite levée, dans un bâtiment de bois construit pour l'occasion dans le centre de la capitale haïtienne.

Seuls les flashs des photographes ont permis d'entrevoir le costume bleu marine et la cravate rouge du nouveau président, une panne d'électricité ayant plongé dans l'obscurité le bâtiment provisoire pris dans une chaleur suffocante. Michel Martelly a ensuite reçu l'écharpe présidentielle aux couleurs d'Haïti des mains du président de l'Assemblée nationale, maître de la cérémonie, qui l'avait lui-même reçue du président sortant et homme de gauche René Préval

Le nouveau président a été applaudi par une centaine de parlementaires haïtiens, des anciens ministres de l'équipe Préval ainsi que par des membres de délégations étrangères. Parmi eux le chef de la diplomatie française Alain Juppé, l'ancien président américain Bill Clinton et une dizaine de chefs d'Etats étrangers comme le président de la République dominicaine voisine Leonel Fernandez. Les anciens présidents d'Haïti revenus d'exil cette année, Jean-Bertrand Aristide et Jean-Claude Duvalier n'avaient pas été invités à la cérémonie, contrairement à ce qui avait été indiqué dans un premier temps.

"S'UNIR, TRAVAILLER ENSEMBLE ET DÉPOSER LES ARMES"

Le nouveau chef d'Etat s'est ensuite rendu au musée du Panthéon national pour y déposer une gerbe de fleurs en mémoire des héros de l'indépendance d'Haïti avant d'assister à une cérémonie religieuse devant les ruines du palais présidentiel détruit par le séisme. Dans un long sermon, Mgr Louis Kébreau, le président de la conférence épiscopale d'Haïti, a appelé les Haïtiens "à s'unir, travailler ensemble et déposer les armes".

Des milliers d'Haïtiens s'étaient massés devant le palais brandissant des pancartes en l'honneur de leur nouveau président "Viv Tet Kale" ("Vive Tête chauve", un de ses surnoms), "Bienvenue Prezidan Martelly". "Nous sommes au chômage nous avons faim, nous sommes confrontés à toutes sortes de problème, nous attendons qu'il fasse ce qui est bon pour nous", confiait Marie-Edith Saintil, la trentaine, accrochée aux grilles du palais. "Nous attendons le changement promis par le président", déclarait pour sa part Joseph Williams, un habitant de Port-au-Prince. "Il doit faire la différence par rapport aux autres présidents en donnant une place et un encadrement aux jeunes".

Michel Martelly a été élu avec une large majorité de 67,7 % des voix contre son adversaire, l'ancienne première dame Mirlande Manigat, lors des élections du 20 mars. Ce novice en politique, dynamique et fonceur, a été porté par une immense popularité durant sa campagne au cours de laquelle il s'est présenté comme le candidat du "changement". Il aura cependant fort à faire avec un parlement où il ne compte que trois élus de son parti et une opposition avec qui il devra cohabiter et choisir le premier ministre.