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"Aimé Césaire est l'un des plus grands créateurs de son temps. Un grand mapou est tombé. Nous avons perdu le père, l'ami, le frère, le poète. Un visa pour l'Éternité à ce grand maître de la parole", a déclaré Frankétienne, un des plus grands écrivains haïtiens.
Haïti pleure "un père, un Aimé"

17 avril 2008           
                                 

PORT-AU-PRINCE, 17 avr 2008 (AFP) - Ecrivains et poètes haïtiens ont évoqué "un père, un Aimé" en saluant jeudi la mémoire du poète martiniquais Aimé Césaire, chantre de la "négritude", décédé à 94 ans à Fort-de-France.

"Aimé Césaire est l'un des plus grands créateurs de son temps. Un grand mapou est tombé. Nous avons perdu le père, l'ami, le frère, le poète. Un visa pour l'Éternité à ce grand maître de la parole", a déclaré Frankétienne, un des plus grands écrivains haïtiens.

"Aimé Césaire nous a transmis la force de regarder demain. Ce nègre fondamental a marqué pour toujours notre vie", a commenté pour l'AFP Rodney Saint-Eloi, poète et éditeur haïtien vivant à Montréal.

"Aimé Césaire a donné à l'homme noir et à l'homme antillais sa fierté", a déclaré Gary Victor, romancier haïtien à succès, lauréat de plusieurs prix littéraire.

"Aimé Césaire, c'est l'enfance de la poésie francophone noire. Je ne sais pas quand je l'ai rencontré pour la première fois. Comme un père, comme un Aimé, il fait partie de ma vie. Il a ouvert, facilité et aussi permis un autre regard sur l'histoire d'Haïti. Il a trouvé le dénominateur le plus sérieux du panafricanisme, il a réussi à lier les continents avec sa poésie", dit Emmelie Prophète, responsable de la direction nationale du livre en Haïti.

L'écrivain franco-haïtien René Depestre, 82 ans, installé près de Narbonne dans le sud de la France, s'est déclaré pour sa part "bouleversé" par le décès d'Aimé Césaire, "un penseur, un homme politique brillant et surtout un très grand poète".

René Depestre avait 17 ans lorsqu'il fit la connaissance d'Aimé Césaire, alors jeune professeur en Martinique, venu à Haïti faire un séminaire sur la littérature française. "Je n'ai pas perdu le contact depuis 64 ans", a dit l'essayiste à l'AFP.