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La plus grande partie des terres d'Haïti fut autrefois couverte de forêt. En 1940, on en estimait la couverture forestière à 30%. En 1970, elle n'en était que 10%.
Aujourd'hui, les différentes estimations s'accordent autour de la fourchette allant de 1.4 à 2%. La cause de cette dégradation de l'espace forestier réside naturellement dans la destination du système forestier.
Au moment de la colonisation les formations végétales autochtones ont été remplacées par la production de bois pour: la construction, l'ameublement, la teinture, l'alimentation humaine, la construction d'usine et des ateliers de travail.
L'environnement a été façonné en relation directe avec les besoins du marché international. Les plaines étaient réservées aux plantations de canne à sucre, de coton, d'indigo, de sisal, de cocotier et de certains arbres fruitiers.
Les montagnes aux plantations de café (Arabica typica) de cacao, de bois de campêche, de chênes, de pins, d'avocatier, de manguiers etc. Comme cet espace forestier dépendait d'apport de technologies pour son renouvellement, son déclin a commencé dès sa première exploitation par manque de ces technologies.
A côté des ses multiples utilisations, le bois est considéré comme principale source d'énergie pour les besoins domestiques et industriels en Haïti.
Il fournit environ 90% de combustibles sous forme de bois de chauffe et de charbon. Son usage entraîne aujourd'hui de graves problèmes de dégradation des sols. Ceux-ci ont perdu leur couche arable ainsi que leurs éléments nutritifs par érosion.
La surexploitation du potentiel ligneux concerne des espaces de plus en plus importants pour répondre entre autres à la demande de plus en plus croissante en charbon de bois des villes et en particulier de la région métropolitaine de Port-au-Prince.
Dans les zones de fortes pénuries en ressources ligneuses, la surexploitation se traduit par une désertification irréversible dont les conséquences dépassent largement le problème de l'approvisionnement en bois. La déforestation, ainsi que les problèmes qui en résultent, inquiètent tous les haïtiens. Car malgré cette situation, les secteurs de l'économie traditionnelles utilisent annuellement 200.000 tonnes de bois de feu pour le nettoyage à sec, la boulangerie et le fonctionnement des industries traditionnelles (moulin-guildives, huiles essentielles, four à chaux). La consommation domestique du bois de feu est estimé à 500 kg par personne et par an en milieu rural. Dans l'activité de carbonisation du bois on dénombre environ 67.000 charbonniers exerçant quotidiennement leur pression sur l'espace forestier. Les utilisateurs du charbon de bois comme combustible unique représente 62% de la population de la Métropole soit 0,44 kg par personne et par jour.
Des autres sources importantes de la biodiversité en Haïti sont en voie d'extinction.
Elles ne résistent pas à l'introduction des technologies modernes dans lesquelles la participation de la population rurale a été toujours négligée. Les plantes médicinales, les plantes aromatiques et phytogénétiques, les plantes ornementales et bon nombre de ressources marines en sont ainsi touchées.
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